Lorsqu’elles elles portent sur des espèces végétales à caractère allergisant, les observations phénologiques permettent d’évaluer l’influence du changement climatique, non seulement sur la végétation et la biodiversité, mais aussi sur la santé humaine.

Des températures élevées conduisent à une plus grande précocité de la floraison et de la pollinisation. C’est ainsi que, de décembre 1987 à février 1988, les températures moyennes ont été supérieures à la normale sur une grande région nord de la France ; cela s’est traduit par une avancée de 4 à 6semaines de la pollinisation de la plupart des espèces d’arbres qui pollinisent en fin d’hiver ou au début du printemps (cyprès, frêne, bouleau…), et par une hausse de la quantité de pollens émis, donc par une augmentation de la prévalence des allergies. Or, presque toutes les simulations du climat futur indiquent que la tendance au réchauffement va se poursuivre et même s’amplifier.

Le travail réalisé depuis 2012 par le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), à la demande de l’ONERC, s’inscrit dans la recherche d’indicateurs du changement climatique ayant une incidence sur la santé. Parmi les arbres allergisants, le bouleau a été retenu, en raison de son potentiel allergisant élevé et de sa forte sensibilité au contexte climatique. Il en ressort que les quantités de pollen de bouleau libérées en mars-avril de l’année n dépendent des températures qui ont régné depuis le mois de juillet de l’année n-1. Six villes, différentes par leur climat et leur végétation, et disposant de données polliniques fiables, ont été retenues : Lyon, Montluçon, Strasbourg, Paris, Toulouse et Amiens. Afin de limiter les effets des fluctuations météorologiques aléatoires, une moyenne mobile sur 4ans a été calculée. Les résultats obtenus montrent une augmentation moyenne de la pollinisation de 20 % en 20ans.

La recherche doit maintenant se poursuivre avec d’autres paramètres météorologiques et d’autres taxons polliniques.